Lomé le 19 octobre 2015—Dans le cadre de ses programmes de promotion des droits de l’homme, l’Ambassade des Etats-Unis au Togo organise deux ateliers sur la lutte contre le trafic des êtres humains, à l’intention d’officiers de police, de procureurs, de juges et d’autres responsables de l’application de la loi au Togo. Le premier atelier a lieu du 19 au 20 octobre 2015 à l’Ambassade des Etats-Unis à Lomé, et le deuxième du 22 au 23 octobre à l’Hôtel Concorde de Kara. Une trentaine d’experts participent à chacune des deux sessions de formation. Trois formateurs dont un togolais et deux anciens procureurs fédéraux américains dirigent les échanges. Ces deux derniers travaillent pour le Groupe Warnath basé à Washington-DC, qui organise des formations similaires pour le Département d’Etat dans le monde entier.
Le Chargé d’Affaires des Etats-Unis, M. Peter Barlerin, et le Ministre de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République, M. Pius Agbetomey, ont présidé aux débuts de l’atelier de Lomé le 19 octobre. Le Chargé d’Affaires a affirmé que les deux ateliers trouvaient leur raison d’être dans le rapport de septembre du Département d’Etat américain sur la traite des personnes, qui reconnait les efforts du gouvernement du Togo, mais qui recommande aussi d’initier de nouvelles stratégies de lutte. M. Barlerin a donc expliqué que le but premier de la formation était de doter les participants de connaissances et de pratiques efficaces, ainsi que de tactiques éprouvées dans d’autres pays à travers le monde, et façonnées afin qu’elles inscrivent dans le contexte des lois et coutumes du Togo.
« Les États-Unis sont déterminés à trouver des moyens de lutter contre les réseaux de trafiquants et à aider ceux qui en sont victimes à travers le monde et au Togo. Vous êtes tous les membres essentiels de cette lutte au Togo, que vous soyez des gardes-frontières, les premiers à voir les enfants emmenés par-delà la frontière, ou des procureurs chargés d’instruire les affaires de trafic, ou encore des juges qui veillent à ce que justice soit faite et que les victimes soient secourues. Votre travail est essentiel pour montrer aux futurs trafiquants que le Togo ne badine pas avec ce crime » a déclaré le Chargé d’Affaires. Il a ajouté qu’au Togo, « les enfants sont victimes de traite vers le Nigeria pour travailler de longues journées dans les champs agricoles; vers les grands marchés de la région pour y travailler comme porteurs de charges beaucoup trop lourdes pour leurs os; et aussi vers de grandes villes comme au Ghana et au Togo, où ils sont cachés derrière les murs des maisons, travaillant comme domestiques, et souvent maltraités ».
Les Etats-Unis encouragent le Togo à développer un système pour permettre aux forces de l’ordre et aux autorités judiciaires de suivre les cas suspects de traite des personnes et les données sur les poursuites, et à redoubler d’efforts pour sensibiliser le public sur les dangers de la traite des personnes, y compris la traite des adultes : « Bien que l’article 414 du code pénal du Togo pénalise la traite des enfants, beaucoup plus d’efforts restent à déployer pour faire appliquer ces lois et poursuivre les criminels qui commercent la personne humaine . »
Selon le rapport du Département d’Etat sur la traite des êtres humains, près de vingt millions de personnes à travers le monde se retrouvent pris au piège dans cette forme moderne d’esclavage.